Un Monde Flottant

UN MONDE FLOTTANT


La nature puise son existence de sa propre temporalité. Par la capture de sa matière, l’être perd la vie. L’être dont l’image est capturée perd de sa temporalité.


Le taxonomiste et le peintre artiste parviennent à rapporter la beauté aperçue, tout en sacrifiant à l’existence ou à l’éphémère de l’être. La démarche du poète inséré dans la tradition bouddhique est-elle plus salutaire par rapport au sujet de la contemplation ? Pas de corps réel, pas d’image réaliste du corps ; seule l’impression immatérielle d’un évènement ou d’un sujet de la nature.


L’équation par laquelle le sujet de contemplation préserve vie et nature tout en restant suspendu dans une image ou dans un texte demeure propriété de la pensée bouddhique à travers le ‘ukiyo-e’ japonais.


Voici un monde flottant d’occident, figée par une démarche à la Daguerre. Le modèle déjà raidi par l’annonce de l’hiver parait transi d’effroi à la certitude soudaine de sa propre éphémérité perdue.


Gabriela de Antuñano
 


 

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