Portraits

LE PORTRAIT BAROQUE AU MEXIQUE

 

« Este, que ves, engaño colorido,
que del arte ostentando los primores,
con falsos silogismos de colores
es cauteloso engaño del sentido;
éste, en quien la lisonja ha pretendido
excusar de los años los horrores,
y venciendo del tiempo los rigores,
triunfar de la vejez y del olvido :
es un vano artificio del cuidado,
es una flor al viento delicada,
es un resguardo inútil para el hado,
es una necia diligencia errada,
es un afán caduco y, bien mirado,
es cadáver, es polvo, es sombra, es nada »

Sor Juana Inés de la Cruz
Soneto   

 

L’actuelle République Mexicaine, était nommée pendant près de trois siècles Nouvelle Espagne et traversa l’ère baroque sous le gouvernement du Roi de l’Espagne.

 

La Nouvelle Espagne n’était pas une colonie ; elle était l’un des royaumes constituant l’Empire Espagnol. Elle connut, le long des XVIe, XVIIe, et XVIIIe siècles, 61 Vice-rois, désignés directement par la Couronne Espagnole. Parmi les quatre vice-royautés créées dans le continent américain (celle de Pérou et, beaucoup plus tard, celle de la Nouvelle Grenade et celle de la Plata), la Nouvelle Espagne était la plus vaste et plus ancienne.

 

Cette dernière vécut le Siècle d’or espagnol en temps réel. La musique, l’architecture, la littérature et les arts plastiques du baroque espagnol florissaient et acquéraient des couleurs particulières dans le « nouveau continent ». Un phénomène remarquable se produisit dans ce contexte: surtout au XVIIIe s. des très nombreux portraits apparurent par rapport, non seulement à l’ensemble des territoires de la monarchie catholique, mais aussi proportionnellement au avec le nombre d’habitants.

 

La complexe allégorie baroque constitutive du portrait dans la Nouvelle Espagne véhicule un discours d’identité. A travers lui les acteurs de vice-royauté affirment leur identité en tant que membre d’une corporation, collectivité ethnique ou lignée familiale, ainsi que les traits définissant chacun de ces groupes. Cette identité fait peu référence à l’expression de la personnalité ; elle est axé sur la caractérisation sociale de l’objet du portrait. Le corps est dépouillé de son individualité et devient texte. Un texte qui décrit et fait inventaire d’une nouvelle société, bâtie minutieusement, depuis la conquête en 1519, sur un échafaudage corporatif et racial qui serait bientôt renversé par la guerre d’Indépendance et, quelque peu après, définitivement banni par la Révolution Mexicaine.

 

Gabriela de Antuñano

 

Close Window